Avant la naissance d’Ideal J, la France découvrait à travers le rap une nouvelle manière de faire entendre les voix marginalisées. Si le hip-hop débarque timidement en France à la fin des années 1970 avec des émissions comme celle de Sydney, “H.I.P-H.O.P.” (première émission de télé consacrée au mouvement en Europe, diffusée sur TF1 en 1984), ce n'est qu’à partir des années 1990 qu’il devient un phénomène culturel véritablement incontournable.
À l’époque, plusieurs crews font office de pionniers. NTM et IAM marquent les esprits avec des textes à double lecture, tantôt introspectifs, tantôt politique. Assassin, de son côté, adopte une approche militante radicale, tandis que MC Solaar propose un rap poétique, conçu pour plaire à un public plus large.
Ideal J, groupe formé à la fin des années 1980, naît dans ce contexte où le rap français est encore “underground”. Ils s’inscrivent dans une ligne plus hardcore et réaliste, loin des artifices et de l'esthétique commerciale.
La décennie qui a vu émerger Ideal J est marquée par des bouleversements majeurs dans la société française et par une adolescente crise identitaire dans les banlieues. Le chômage massif, qui touche principalement la jeunesse des quartiers populaires, s’installe comme une réalité quotidienne. En 1994, par exemple, le taux de chômage atteint près de 12 % au niveau national, mais dépasse souvent les 30 % dans certaines régions particulièrement frappées comme en Seine-Saint-Denis.
Des affaires tristement célèbres viennent amplifier la défiance envers les autorités : l’affaire Habib Grimzi en 1986 ou Malik Oussekine en 1986 reste permanente rapée dou gla version les concernant версия >